Debout sur ma chaise je peinture la clôture en vieux bois de grange moisi de notre cour.
Il fait soleil, l'hiver est parti et l'été est arrivé sans laisser le temps au printemps de mettre un pied à terre.
Je suis zen, la peinture m'apaise.
Loin de moi les images de la veille, au centre-ville.
Toutes ces pubs, ces gens qui les idolâtres, s'offrent en spectacle, en pâture, en offrande.
La comédie.
Que les symboles omniprésent du CH pour m'empêcher de craquer complètement.
Un drapeau-chandail-soulier-tasse-laisse à chien aux dix secondes.
Et cette douce folie du printemps, des séries.
«Oui mais les pas fins! Les Zooligans!»
Les polices pourraient ben arrêter de bruler leurs chars, le monde va continuer quand même d'en demander plus, de la police.
La clôture est maintenant d'un gris foncé, chic, nuancé.
Ça rafraichit le coup d'œil et je peine à croire que je viens de penser ça.
Deux étourneaux batifolent dans la cours de la voisine, Enza.
La paix.
J'aperçois "l'amico" de Enza.
Il est deux maisons plus loin, chez sa belle-mère, Mafalda, l'air renfrogné, plus que d'habitude.
Il est dehors mais ne fume pas.
«Ma mère a un cancer généralisé» nous a dit Enza.
Une semaine plus tard:
«Ça va?»
«Non, elle est sur la morphine jour et nuit.»
Je débarque de ma chaise en me disant que Fiston mangera surement pas les biscuits de Mafalda cet été.
Le bruit me sort de mes rêveries.
Un grondement, des basses, explosives, un avion.
Je reconnais le son.
Un son mille fois entendu sans l'avoir vécu, dans la fibre, la peur.
C'est un C-17 en plein décollage.
Un simple cargo, militaire.
Les fenêtres de l'appart tremblent.
Douce dépose son pinceau, me regarde, l'œil intrigué, inquiet.
«L'armée?»
«Les zooligans probablement...»
Si on a la coupe en juin on aura peut être droit aux B-52, et là, y aura pas que les fenêtres qui vont trembler.
Le gros coucou finit par disparaitre et le silence réapparait, presque.
Je suis remonté sur la chaise, rouleau en main.
Je regarde le gris de la peinture.
Le même que le C-17 de la RCAF.
Ça changera surement en séchant.
2 commentaires:
Ça grouille de vie ici ! On entend même le skiwk skiwk de la corde à linge. Moi aussi, mardi soir dernier, pendant la game, j'ai entendu ces basses. J'suis allée direct voir dans cuisine mais j'ai rien vu. C'était peut-être la même chose.
Go Habs !
Malgré le zoo.
Cqui est drôle c'est que la corde à linge a crissé lcamp.
Faque c'est dans ta tête le skwick skwick!
Héhé!
Merci, sinon.
Enregistrer un commentaire