-Ah. Vous autres, encore.
Un vague soupçon de dégout se lit sur le visage du préposé à l'expédition/réception.
-Ça va?
-Ouin ouin, attends là, j'appelle le boss.
-Y t'trust pas encore?
-Y trust pas parsonne. Aussitôt qu'un trôck ou kekun arrive, faut qu'y soit là.
Le boss arrive, il fait son semi-comique: «Ah non non non, eux autres on les laisse pas rentrer!»
L'employé n'ose croire que le patron plaisante:
-«Ben non, faut les laisser renter!?»
J'entre, ils poursuivent la discussion.
-Inquiète toi pas pour eux autres, moi là, j'ai pas de pitié pour Bell, le gouvernement, Hydro, Protectron, alouette! Toutes des rapaces! J'ai pas de pitié pour personne sauf moi!
-Ouin ouin, ché ben.
Je sors, il s'adresse maintenant à moi.
-Moi là, j'habite à Senneville, je suis assez écoeuré, tout le monde pense que vu que j'habite Senneville, y peuvent essayer de me fourrer. Je te donne un exemple, le mois passé Hydro m'a facturé treize cent piass de trop, j'étais en voyage d'affaire!
J'étais même pas chez nous pendant un mois! Juste parce qu'on habite Senneville! Là je l'ai ai appelé pis je leur ai dit que je sortirais ça dans les médias si ça arrivait encore, c'est du vol!
Tu veux faire réparer ton automobile, le garagiste arrive, il voit le quartier où t'habites et ça vient de te couter cinq-six cent piass de plus!
Pourquoi tu me racontes ça au juste? Je pars là, dans deux secondes tu vas m'oublier, coune.
Pfuiiiiiiit.
-C'est pas le fun ça, monsieur. Ça doit pas être facile.
-Non, jeune homme, je ne vous le souhaite pas!
-Ouan, ouan, ché ben. Bonne journée, monsieur.
-Bonne journée.
Il se retourne et continue à raconter son histoire au préposé à la l'expédition/réception.
Le préposé me lance un regard vaguement fielleux en refermant.
Je l'ai trainé avec moi pendant au moins trente secondes.
Jusqu'au prochain.
3 commentaires:
Et pourtant, il y a là les ruines d'un fort et d'un moulin datant fin 17e début 18e. Le côté historique, ça s'paye.
Épeurant ton préposé, à la fin.
Prochaine fois, il t'amène à la cave...
C'est lui qui me fait le plus peur, le préposé. Le blaireau, tsé. Sans lui, rien n'est possible… Il est la brique dans le mur.
C'est ça qui est cool des blogs.
Je voyais pas le préposé comme ça, mais, oui, finalement. y est comme ça.
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