jeudi 30 septembre 2010

Patente à Gosse

— Pis mon Gui, ton show hier?
Ben ben bon.
— Ok, c'est tout?
— Ben, y avait pas grand monde, 75 personnes max, pis ché pas, chu ptête trop sensible à ça, mais me semble qu'un band qui roule depuis 10 ans pis qui fait de la bonne toune de même, pis qu'y vient de l'Indiana, qui monte icitte pour jouer pour 75 personnes asti dcalisse, ça mérite mieux qu'un auditouère de hipsters qui sont là yenk pask y ont une pâsse de Pop Montréal.
— Simonac, y étaient si pires que ça, les coolos?
— Pire, tsé, vu qu'y aimaient ça moyen le show ces ti-counes-là, ben câlisse y ont parlé tout le long entre eux autres, pis quand y parlaient pas y textaient su leu câlisse de patente à gosse du câlisse. Tsé, comme si y avaient vraiment de quoi de si important à dire.
— C'est tout?
— À part qu'entre les tounes on entendait le boum boum dla discothèque d'en haut?
— Ouan?
— Ben, comme d'habitude y a deux pans de mur de six pié deux qui sont vnu scrisser drette en avant de moué, avec un ti-cul qu'y arrêtait pas de parler. Trois acadiens, crisse, c'est quoi les chances que ça arrive...
— Y étaient vraiment cajiens?
— Ouâouais, quand y parlaient pas en français, y parlaient anglais, faque.
— Coudonc, le son était pas fort pour que té z'entendent de même?
— Cé ben yenk pask qu'y ont parlé toute le long d'un cover de Bang Bang, on entendait yenk eux z'aut dans mon boutte...
— Eh ben. C'est tout?
— Ben, le band a pas de roadies, y ramassent toute leu stock tu seul, faque, y sont ben cool, tsé. Y parlaient au monde pis toute après le show, en ramassant leu cossins.
— Eh ben.
— Ouan. C'est tout.