Une utilité, finalement, à toutes ces nuits passées dehors.
Toutes ces heures, la tuque sur la tête, les mains gommeuses, l'air cristallin, crisp,
embaumée par les sapins fraichement livrés, épars sur le béton de Gotham.
L'air, l'humidité, ta chair qui te révèle l'avenir, le futur, l'éventualité.
Les soirées égrainées sur les patinoires extérieures, la buée sortant de nos bouches, le nez en l'air, interrogeant l'obscurité au-delà des réflecteurs pour deviner le temps restant avant que ça arrive,
qu'on arrête de jouer et qu'on sorte les grattes.
Les flocons qui aboutissent doucement sur le nez au détour d'un slapshot ou d'un spin-o-rama.
En profiter encore une demi-heure, aller se coucher, repus, espérant une tempête et un congé le matin venu.
Le savoir sans le voir, pris dans les tréfonds d'un garage transformé en faculté d'arts fins, étourdis par les révélateurs et chimies photographiques.
Le savoir dans tes os.
Cette douleur sourde rappelant le cinglage, la fracture devenue baromètre
Émerger d'une noirceur pour en retrouver une autre à l'extérieur, juste avant le souper.
Observer pour une millième fois la magie opérer, milliards de flocons recouvrant lentement, un à un, tout ce gris, ce noir.
Le savoir.
L'hiver arrive, là, maintenant.
Il y aura un printemps.
2 commentaires:
J'aime bien ton contraste du feutré et de l'exalté. Drette comme la neige.
Mici, c'est seuweet.
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