Tambours

Voilà une expérience plutôt inattendue.
Il est minuit et demi, j'écoute de la musique dedans mes gros écouteurs.
Y a un brolobolom brolobolom qui me résonne dans les oreilles depuis cinq ou dix minutes, qui s'invite par dessus la musique.
Kessé? Y a tu un fuck dans mes fils?
J'appuie sur pause, m'attendant au silence.
Brolobolom pac pac pac.
Tiens, j'entendais pas les pac pac pac avec mes écouteurs...
Douce est assise dans le lit.
-C'est quoi ça?
-T'avais pas entendu? Ça fait dix minutes que cé dmême!
Ça vient de l'extérieur.
Je suis quand même surpris.
La plupart du temps, les voisins sont occupés à mourir lentement
ou bien en train de calculer leur évaluation foncière.
Mais là, bâtard, ça pète! Ça sonne, c'est un spectacle!
Je fonce vers la porte avant, peut être est-ce une fanfare spontanée, alcoolisée?
Y a rien à l'avant sauf le son qui semble venir de l'arrière.
Ça ne peut qu'être les voisins, là bas, dans le coin arrière, sur Dante.
Il y avait fête plus tôt en soirée.

Tout m'apparait.

Leur accent.

La fête annuelle, toujours à la mi-juillet.

Des français qui, cette année, au lieu de faire jouer leur éternel cassette de house/dance/Venga boys, se sont engagés des brésiliens qui frappe sur des tambours.

Une fois à l'arrière le bruit et le rythme m'ensorcelle, je deviens une machine à danser,
à une heure du matin, comme dans le temps, mais dans ma cours arrière, à travers les jouets.
Je suis quand même stupéfié, ça résonne, mais en plus, asti, c'est bon!
Ils ont, à ce que je peux entendre, deux grosses canisses qui vibre dans les basses comme j'en ai rarement entendu vibrer.
Bobom bobom, patac tac tac tac, triii trii trii triiiiii. Bobom bobom patac patac tac. triiiiitriiiii tri trii.
Des sifflets!!!
Voilà qui m'impressionne et me propulse encore plus loin dans ma transe!
Je ne suis que danse!
Nous sommes en présence de voisins qui repousse les limites de la bienséance généralisé!
Paaartyyyy!

Bon, au bout d'un moment, je cesse de danser, me demandant combien de temps ils vont pouvoir jouer avant que les cochons arrivent.
Il y a foule!
Des gens sont dans les escaliers en colimaçons un peu partout dans la ruelle.
D'autres sont sur leurs balcons.
Et puis, les phares se sont allumés, les gens ont réagi en applaudissant, éclairé comme en plein jour, satisfaits d'avoir toffé 25 minutes, ont cessé d'applaudir et ont rangé les instruments.

Eh beh.
Vive la Franfe, j'imagine.