dimanche 12 octobre 2008

Bouillie (1.1)

18:03.
Fiston tombe de sommeil dans son assiette.
La face dans ses morceaux de côtelettes de porc, juste à coté de ses morceaux de brocolis.
Pas fait de sieste cet après midi.
Je le place dans son lit.
Bon.

Ça va faire une soirée plutôt relaxe.
Douce est à Amqui, prends des photos de mariage.
Pauvre elle.

J'ouvre la télé pour meubler le silence.
J'apprendrai jamais tant que je l'aurai pas crissé au chemin j'imagine.
Faudrait ben que je plie la pile de linge qui s'empile dans le panier à linge propre.
Boh.

«En Europe, la rencontre pour venir en aide aux Banques(...)».
Une image me vient en tête.
Mon père au bout de la table, la face rouge, qui crie au téléphone.
Je m'enfonce plus profond dans ma BD du moment.
Buck Danny probablement.
Ça ne m'empêche pas d'entendre.
«Jpeux tu avouère droit à mon morceau de tarte moué tou calisse de tabarnac?»
Silence, le monsieur de la banque répond.
Mon papa rriposte:
«Ah ben oui, la belle excuse, ça vous empêche pas de backer les grosses poches à Lazare pis Jalbert pis toute stosstie gang de mangeux de marde qui ont tute faite fouèrrer a shop de meubles ek leu calculs de cave. Mais coudonc, c'est des comptables, j'imagine que ça vous dérangent pas trop de leu remplir les poches encore pis encore!
C'est vrai kvous êtes pas mal chummy anyway, ça va vous rvenir!
Chu juste pas né dans bonne famille hein?»

Mais coudonc, la situation économique mondiale est présentement beaucoup plus compliqué, c'est annoncé à longueur de journée partout.
N'empêche, je voudrais voir la face de mon père à chaque fois qu'ils répètent «venir en aide aux Banques»...

«Trois boîtes de scrutins sont retrouvées»
Y étaient tu à la même place que les boites dans le comté à Charest quand ils ont annoncés qu'il était défait?
Tsé, vlà un an et demi?
Question comme ça.