mardi 29 novembre 2011

Hip

Je suis dans le café de l'heure du quartier.
Y avait un line-up l'autre soir tellement ça marche.
Plein de monde encore aujourd'hui, chacun son laptop, on écoute tous Across the Universe.
Jai guru deva om, nothing's gonna change my world, en mangeant des smorrebrods.
J'y suis, en train d'essayer d'incarner le rôle d'écrivain.
Ça avance pour le (s) texte (s), pour l'appellation contrôlée, y reste du chemin à faire.
J'ai mis ma chemise à carreaux, ma calotte de baseball avec un moineau dessus yenk pour être sûr qu'on me prenne pas pour kekun d'autre.
Justement, deux gars rentrent, habillés pour la job.
Me vire de bord pour voir par la fenêtre que j'ai bien raison, des livreurs.
Ils rentrent du stock, ressortent et entrent à nouveau, toujours en lorgnant la flore florissante.
Ils ont le même âge que moi, ont probablement des enfants aussi, finiront de travailler à cinq heures, seront chez eux à six?
Je suis là, avec le même ordinateur que tout le monde, en plein milieu de l'après-midi, à écrire, au lieu d'être au travail.
Crisse de luxe pareil.
Je le sens, à la façon que les livreurs toisent les clients et semblent se demander pourquoi ils travaillent pas eux aussi quatre jours semaines.
Ce doit être ce qu'on appelle l'avancement de la civilisation.
Ce doit être pour ça aussi que ça achève, les barbares s'en occuperont.
La toune finie, ça enchaine avec la musique ambiante officielle du Parti, je repars ma musique, juste pour pas oublier d'où je viens, et parce que c'est quand même le meilleur couvre-fond sonore et répulsif à péteux de broue que je connaisse.
Safe Home, en effet.

5 commentaires:

commando8 a dit…

AHah!

Jean-François Thibaud a dit…

Ouan. C'est vrai que c'est pas net, des sans-coeur qui jousent aux écrivains en plein après-midi d'maême, dans in beau café de jet-set.

Ça s'ra pas long qu'ça va changer, t'as raison.

Gomeux a dit…

Huhu!

Anonyme a dit…

Hou, une nouvelle réjouissante, je suis contente de lire ça, surtout hâte de lire le résultat.

Marie-Josée

Gomeux a dit…

Hey, merci Marie-Josée!