dimanche 6 novembre 2011

Soirée

Vinny boy est à maison, avec Grand Fiston. Y couche chez nous, c'est pas trop de troubles, à cet âge là, c'est moins tannant d'en avoir deux ensemble que yenk un. Tsé, ça joue ensemble.
Le trouble, c'est quand le plus jeune veut embarquer, tsé. Là ça marche pas.
Hurlements, cris, déchirements, pleurs, rires et cetera.
Faque Vinny boy est à maison, soirée cinéma, c'est les Bagnolles 2 qui joue.
Boah.
Pépin épuise ses dernière minutes de tolérance à la chose télévisuelle.
Pas trop son fort de rester assis là pendant qu'on peut déranger les plus grands.

Y a une game en même temps. Montréal/NY.
Supposé regarder ça ek Mek.
Pas de nouvelles.
Je le texte.
Jamais autant utilisé ce guizmo que depuis qu'il est revenu par icitte.
Faut ben avouer, c'est pratique, tant que ça ne devienne pas une maladie mentale.

Aucune idée y est où. Té où que j'y écris.
Bedibedip, sur Fullum.
Bon, kidou.
Commence à texter, ça sonne, je réponds, allo allo, non pas reçu tes textos, fucké stie.
D'un coup, la voix devient féminine, Guillaume, tu fais quoi? Je regarde Flash McQueen 2, toué?
Moué je t'attends. Bon, ben, attends, bébé. Sra pas long.
C'est flyé pareil ces cellulaires là, on y entends de drôles de choses...

Le film fini, pogne la tuque, les tites lumières à bécyk, bisoux à todos pis on décolle.
C'est pas mêlant, chu descendu tellement vite, j'ai eu les oreilles bouchées un bon quinze minutes après être arrivé, rapport à la différence de hauteur entre mon quartier et le bas de la ville.

Ontario/Fullum.
Pas des coins que je visite trop souvent depuis une dizaine d'année, je m'embourgeoise peut-être.
J'entre dans le bar, c'est rénové. Beau gyproc pis toute. Frigidaires plein et TV partout.
Dans le temps, fallait sonner à la porte, pis si t'étais pas trop crotté, on te laissais entrer.
Maintenant tout le monde peut rentrer, mais la place est vide, presque.
Mek est au bar, une demi-douzaine de quinquagénaires sont là aussi, pas trop loin des machines à sous.
La serveuse, une certaine «Marylin» m'accueille avec un «stu fesait on t'attendait» juste assez sympathique pour avoir le gout d'y donner une piasse de tip.
Elle la joue bien, d'ailleurs, sa pièce, une vraie actrice.
Oh oui.
Il reste pas grand temps à la game, pas très grave, je venais pas vraiment pour ça anyway.
C'est 4-2 je pense, pourront pas battre Lundqvist en tirant de loin de même, tsé, franchement.
Ça fini.
Un chansonnier commence.
On se croirait à Amqui.
Roger et ses machines et sa guitare accessoire.
Douleur, malaise, cris, hurlements, malaise encore et pas de solo.
Puis, après une éternité et la Dame en Bleue, la place prend en feu.
Un petit bout d'homme se met à chanter, mais vraiment chanter.
Pas comme Roger et ses machines.
Non, en espagnol, amigo.
Le public comprends rien, moi non plus, mais on observe un être en pleine possession de ses moyens.
C'est beau.
Il enchaine avec quelques succès de boomer.
Quelques boomers de sexe incertain, probablement féminine, essaient de danser en ligne chacune de leur bord.
Même pas de malaise, on entend juste l'amigo à la voix d'or.
Faut le faire quand même.
Roger est à sa table, seul, et se questionne, pourquoi lui et pas moi.
Lâche tes machines, Roger, gratte ta guitare!

Si ça marche pas, ben, c'est ça qui est ça.
Comme disait le vieux Joe, si ça fait un bout que t'essaye, on a déjà entendu ta chanson.
J'essaierai de m'en rappeler moi-même.

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