samedi 21 avril 2012

Mettre son pied à terre II

Pour tous ceux qui se trouvent donc brillants d'argumenter en faveur d'un gouvernement corrompu jusqu'à la moelle.
Pour tous ceux qui se trouvent donc impliqués et intelligents en refusant d'appeler une grève une grève, préférant parler de boycott.
Pour tous ceux qui croient encore aux médias, aux forces policières, à l'état de droit pour le citoyen, qui se réjouissent des coups de matraques sur les « protestataires » « casseurs » et autres « ti-crisses de voyous ».
Pour tous ceux qui pensent que le plan Nord c'est bon.
Pour tous ceux qui trouvent drôles les blagues de goulag du premier Moron.


Pour tous ceux qui aiment les mots, la clairvoyance et la sagesse.





J'ai un fils enragé
Qui ne croit ni à dieu
Ni à diable, ni à moi
J'ai un fils ecrasé
Par les temples à finances
Où il ne peut entrer
Et par ceux des paroles
D'où il ne peut sortir

J'ai un fils dépouillé
Comme le fût son père
Porteur d'eau, scieur de bois
Locataire et chômeur
Dans son propre pays
Il ne lui reste plus
Qu'la belle vue sur le fleuve
Et sa langue maternelle
Qu'on ne reconnaît pas

J'ai un fils révolté
Un fils humilié
J'ai un fils qui demain
Sera un assassin

Alors moi j'ai eu peur
Et j'ai crié à l'aide
Au secours, quelqu'un
Le gros voisin d'en face
Est accouru armé
Grossier, étranger
Pour abattre mon fils
Une bonne fois pour toutes
Et lui casser les reins
Et le dos et la tête
Et le bec, et les ailes
Alouette, ah!

Mon fils est en prison
Et moi je sens en moi
Dans le tréfonds de moi
Malgré moi, malgré moi
Pour la première fois
Malgré moi, malgré moi
Entre la chair et l'os
S'installer la colère

4 commentaires:

Mek a dit…

Merci.

Gomeux a dit…

De nada.
Il joue beaucoup dans les manifs, le Félix.
Tant mieux.

Anonyme a dit…

Parfois il me semble que la dichotomie entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre n'importe quoi est un abysse de mauvaise volonté...
Chacun bien campé dans sa vision.
Sorry je ne vois pas la même chose que toi dans cette crise, ni là même chose que cette petite gaugauche nostalgique de je-ne-sais-quoi.

Gomeux a dit…

Si on veut parler de mauvaise fois, on peut ajouter à la liste ; commenter sur un blogue sans se nommer.

Je suis d'accord avec vous sur la polarisation des débats. C'est imbuvable. Noir/blanc. Pas de gris. Sur tout les sujets.
Est-ce vraiment étonnant quand on observe qui sont les marchandeurs de nouvelles? Il reste combien de voix, deux? Trois? Ça n'explique pas tout mais ça en dit pas mal.

Ce que je vois dans cette crise?
Un gouvernement qui se moque de l'opinion publique depuis bientôt quatre ans et qui continue de vendre le Québec à rabais.

Et pis ces histoire de gauche ou de droite, ça marche pas chez nous. M'en câlisse royalement.