samedi 5 mai 2012

Détonations

C'est samedi soir. À mon poste.
Faut que j'écrive mais je suis pas capable.
Le coeur gros, les yeux mouillés, enragé.
J'écoute en boucle Master of Wars de Dylan.
J'en ai plein le cul du cynisme ambiant.
Du mépris.
Du fascisme non plus rampant, mais mûr et juteux.
Dégoulinant.
L'état de siège.
Je suis en 1929.
En 2012.
Sieg Heil calisse de tabarnak.
Deux étudiants sont entre la vie et la mort et personne n'en parle sauf ceux qui y étaient et qui propagent la nouvelle comme ils peuvent.
C'est ce qu'il nous reste, les mots.
Le silence est complice de la violence.

« Well let me ask you one question, is your money that good? Will it buy you forgiveness?
Do you think that it could? »

5 commentaires:

gaétan a dit…

Je suis le conflit de loin et sporadiquement n'ayant pas le temps ni accès à internet à tous les jours et j'ai été moi aussi surpris de ne pas voir plus de monde que ça monter aux barricades à suite des blessures graves subi par ces 2 étudiants mais bon comme je suis le conflit de loin et sporadiquement.... j'ai pensé que j'en avais manqué un bout mais ça ne semble pas le cas. L'indifférence des gens semble toujours présente.

Daniel a dit…

Guillaume
Merci pour le lien. Je suis atterré et écouré. C'est toujours étonnant de constater qu'ici comme ailleur, il y a autant de petites chemises brunes. Je compte bien que l'information non relayé par les médias officiels sortent au cours des prochains jours. Naîvement sans doute, ça ne cesse de mÉtonner à quel point les forces de l'ordre sont toujours aussi sürs de leurs bon droits. J'ose espérer qu'il y aura au moins des tentatives de poursuites au criminel contre les policiers qui ont commis ces actes de violence. Nous verrons. Charest est fini, du moins si ce n'est pas ce qu'il croît, il sera poursuivi désormais partout ou il ira par des foules hargneues.

Daniel a dit…

Lu ce matin dans le "Hournal de Mourial" que "le ministre de la sécurité publique ne fera pas enquête afin de déterminer qui des manifestants ou des policiers ont causé les blessures graves à ces jeunes" maintenant aux soins intensifs. C'est d'un cynisme sans nom qui mériterait au minimum.... Il n'en est même pas à reconnaître que c'est la police sous son autorité qui a fait de tels actes criminels.

Gomeux a dit…

@ Gaétan, c'est tristement le cas. Le confort et l'indifférence.

@Dan, semblerait que les jeunes soient en meilleure forme, pas de coma, juste éborgné, et traumatisés du crane. Simonac, c'est décalissant...Québec Solidaire va demander une enquête indépendante sur ce qui c'est passé. Autant espérer une visite du père noël.

N. bonin a dit…

C'est trop triste de penser que les escouades anti-émeutes sont payées par nos impôts... En bout de ligne, on paye pour se faire défigurer...