dimanche 6 octobre 2013

24CH

Bonjour, je m'appelle Guillaume Pâquet. Vous vous souvenez peut-être de moi, j'animais ce blogue autrefois. Non? Pas grave. Me revoici, pour ce soir au moins.

Il est trois heures du matin, je résume brièvement ou j'en suis:

J'ai eu un bien drôle d'été. Nous avons déménagé dans un appartement pas mal plus grand que le placard que nous habitions depuis 12 ans. Incidemment, le placard a passé au feu la semaine dernière, notre tour n'était pas venu on dirait bien. Déménagement donc, ce qui implique beaucoup de travail, peu de sommeil et la joie de devoir tempérer les craintes et frustrations d'enfants qui changent de maison pour la première fois de leur vie.
Un drôle d'été pour deux autres raisons:
— Mon recueil de nouvelles, L'inventaire, s'est retrouvé orphelin, mon éditrice ayant quitté la maison d'édition. Comme je n'avais toujours pas de contrat, je suis un peu dans les limbes présentement. Ça sortira un jour, mais je ne sais pas quand, ni où, évidemment. Faudra attendre un peu.

— Autre chose vraiment étrange. Grâce au fait que Montréal ce n’est quand même pas si gros et que je commence à connaitre des gens un peu partout, j'ai été brièvement approché cet été pour faire partie de ce qui aurait été l'équipe de production de l'émission 24 CH, une émission hebdomadaire sur les coulisses des Canadiens de Montréal. Je n'ai finalement pas été retenu. En y repensant, si j'avais réussi à avoir cette job là, ça aurait été un peu comme si le coach m'avait pointé du doigt dans les estrades pour venir remplacer au pied levé un joueur blessé.

Je m'étais promis d'écrire ce que j'imaginais comme introduction à la série. Voici le premier jet, sans trop connaitre les contraintes et les directives, j'aurais bien voulu le finir avant, mais que voulez-vous, j'avais autres choses à faire, genre élever trois enfants et faire du 7 à 4 à ma job plate.

La première émission de 24 CH était ce soir, je n'ai pas le câble, vous saurez me dire si c'était bon.

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Intro :
Son fantomatique de la dernière sirène de fin de match de la saison. Les lumières du Centre Bell s'éteignent section par section. Il n'y a plus de glace sur la surface de jeu, les baies vitrées ont été enlevées ainsi que les publicités sur les bandes. On entend les commentateurs qui font un bref bilan de la saison. Les dernières lumières s'éteignent, ont entend le "clonk" du disjoncteur qui se ferme. Noir. Le narrateur débute aussitôt :

— Le hockey au Québec, c'est 12 mois par année, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Un click se fait entendre, une télévision s'allume dans le noir, un jeune adulte joue à un jeu vidéo de hockey.

— Pour plusieurs d'entre nous, la saison ne se termine jamais vraiment.

Gros plan au sol d'une balle de hockey cosom, le temps semble figé puis un bâton la frappe soudainement, le focus change sur le gardien qui fait l'arrêt et arrête le jeu, s'en suit un attroupement autour de lui. On reconnait un joueur des Canadiens dans le groupe. Sifflet.
Buzzer d'aréna, on se retrouve au-dessus du cercle de mise en jeu d'une patinoire, l'arbitre laisse tomber la rondelle entre les deux joueurs de centre, un match estival de ligue de garage débute.

— Le décor et les éléments changent, mais l'intensité reste la même.

La caméra est derrière la bande, du côté de la zamboni. À travers la baie vitrée embuée, on aperçoit deux joueurs se disputant vigoureusement la rondelle dans le coin de la patinoire.
Panoramique et zoom out. Plan large de stationnement d'aréna, le focus se fait sur les joueurs qui marchent en sandales avec leurs sacs d'équipement, la chaleur est visible.


— Au Québec, le hockey c'est une religion. Pour le non-initié, certains gestes peuvent sembler anecdotiques ou au mieux; paraitre pour de vulgaires superstitions. La vérité c'est qu'au fil du temps et des matchs joués, ces gestes deviennent rituels, des actes sacrés qui ne pourront faire autrement que de mener l'équipe à la victoire.

Un garçon embrasse une mini rondelle de table de hockey et effectue la mise au jeu, il joue contre son père, le propriétaire des Canadiens. Fondu au noir.


Début de la musique de présentation avant les matchs du CH

Une fille lance une valise dans le coffre de sa voiture. Un fanion des Canadiens est accroché à la portière, on la voit rouler sur la 132 près de Percé. Pendant le montage on la suit sur sa route vers Montréal
Une mère et son fils sont dans le métro de Montréal, le fils tient un chandail de Brendan Gallagher contre son coeur comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.
Les joueurs des Canadiens s'entrainent hors glace, on les voit rigoler dans le vestiaire, c'est le début du camp d'entrainement. Un groupe de personnes s'approchent du Centre Bell, il y a foule, c'est jour de match. On reconnait la fille de l'auto dans la foule ainsi que la mère et son fils.

— Au Québec, le hockey, c'est à longueur d'année, mais une fébrilité particulière se propage sur le territoire une fois que les blés sont mûrs et que les jours raccourcissent. Une nouvelle saison porteuse d'espoir s'amène et tout le monde se voit déjà au printemps en train de célébrer la victoire de la coupe Stanley.
Parce que c'est comme ça, à Montréal, on demande ce qu'il y a de mieux par habitude, parce ce que ce qu'il y de mieux dans l'histoire du hockey professionnel, ce sont les Canadiens.
Vos Canadiens de Montréal.
Voici votre nouvelle saison de 24CH.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est digne!

s.gordon a dit…

C'est authentique. Comme le gars qui signe chaque billet de ce blog depuis a long time.

J'trippe pas hockey, j'trippe pas sur le CH, mais je connais un jeune qui joue Midget alors qu'il est Bantam, parce qu'il manque des joueurs - à cause d'une bataille qui a mal tourné ou whatever - et qui est fier d'être upgradé pour l'occasion. Alors que puis-je faire de mieux que de beugler dans les estrades, hein.

Ton orphelin va trouver parent. C'est garanti.

En attendant, tes kids te remercient d'être le père que tu es.

Et moi j'attendrai patiemment le rejeton dont la naissance est repoussée un tantinet.












Jean-François Thibaud a dit…

Bin Finalement, y'est assez tôt dans la journée pour que j'arrive à me souvenir de mes mots de passe pour me loguer sur ton blogue.

Bin On a hâte de lire ce bouquin, peu importe sous quel format il sera accessible...

On lâche pas.

J

Gomeux a dit…

Merci, L'anonyme.

Sandra, merci pour les bons mots , comme d'habitude!
Tu peux être sûr que le kid va se souvenir des ses années de hockey mineur toute sa vie. Garantie.
Pis pour le livre, bah, c'est juste une question de temps.

Merci J! On se revoit bientôt.

Gomeux a dit…

Désolé du retard, les aminches. J'ai perdu le tour...