vendredi 5 septembre 2008

Bruines et brouillard/partie première

J'ai le choix entre le journal Métro
et un écho-vedette spécial "Les artistes en affaires, quel genre de patrons sont ils?".
Il date du mois de juin. Le journal est celui de la journée.
Je prends les deux et je commence par l'écho-vedette avant même de m'être assis.

Y en a 6 avant moi.
"Ça devrait pas être long, y en a 6 avant vous. Chu sûr que vous êtes déjà venu ici! Non?"
La secrétaire parle fort.
Ça résonne dans le couloir en préfini.
Tout est en préfini.
Pour ça que je viens ici.

J'ai la tête dans un brouillard.
J'ai froid.
Non.
J'ai chaud. Puis j'ai froid.
Puis je sue, grâce à l'ibuprofen.
Merci, Ibu.
Brave Ibu.

Je morve.
J'en ai plein mon esti dcasse. Si ça c'est la grippe, y en a qui vont trouver l'hiver long.

La fille en avant de moi est franchement jolie.
Est t'y italienne tu penses, hmmm, ptête plus libanaise jdis moué.
Tout cas.
Si j'avais eu 32 ans vlà 9 ans pis que ça srait maintenant, tsé, là-là, là, jpense ben que je soutiendrais son regard un peu plus longtemps qu'un quart de seconde.
Tu penses pas que c'est pask à nous trouve bizarre? Qui ça nous? Ben, toué, stie, allume!

KofKof.
La toux me ramène sur terre. Et l'écho du préfini.

Ça fait déjà une heure que j'attends.

Un grand bonhomme bien habillé entre.
Je reconnais le style.
Il parle à la secrétaire en français, un peu carré.
Fort.
Il parle trop fort.
Ça résonne.
Il semble apprécier de se réentendre.
Une fille entre.
Stie.
Le même genre que lui.
Deux représentants de pharmaco.
Des vendeux de penules.
J'ai déjà joué dans une équipe remplie
de vendeux de guérisons en flacon.
Du bon monde.

Mais y parlent fort

Inévitablement, les deux vendeux se parlent, ils sont beaux quand même.
Ça tourne vite en anglais. C'est la langue des penules après tout.
Ça sonne toujours plus fort en anglais en tout cas.
Ça les dérangent pas trop de se parler comme ça à tue tête devant les malades, les pauvres sans vie, qui ont besoins du docteur pour les penules.
Les deux attendent que la porte du signeur de papier pour les penules s'ouvre pour lui laisser leurs échantillons.

En attendant,
ils se cruisent franchement.
ahpeupeu!
Ohpeueue?
Ah oui oui poup puitpuit!

Ça gazouille longtemps entre mon enclume et mon marteau.

C'était plus facile de rien faire quand y z'étaient pas là.

20 commentaires:

Mistral a dit…

plus facile de rien faire quand y z'étaient pas là

Une phrase que Buk n'aurait pas reniée.

Pauv' vieux, tu devais filer mal en chien: quand le bruit d'une coquerelle sur le tapis nous assaille l'oreille comme les gueux la Bastille, on veut des penules ou un gun...

Je rêve de tout voir bâti en postfini.

gaétan a dit…

On dirait que cé pire une grippe en été.

gaétan a dit…

Ha pis j'pense que ton blog aussi a pris froid. Y est blème!

Mistral a dit…

Surtout quand c'est la siphyllis.

Doparano a dit…

Ah, les hosties de vendeux de penules qui prennent le temps de 3 patients dans le bureau du gourou et qui nous font nous vider de nos sueurs glaçantes dans la salle d'attente.

Je les déteste tous, autant qu'ils sont, même si ils sont beaux.

Mistral a dit…

Chaque fois que je niaise de même des heures de temps, je me répète comme un mantra: T'es un patient, t'es un patient, t'es un patieeeent.

McDoodle a dit…

Tu vas survivre, tu remarques la belle faune.
C't'un bon flux créatif. Tks.

Prompt restablishment !
(hu hu hu)

Gomeux a dit…

Doo, était pas dur à remarquer.

Mist, Buk qui? Rogers?

Gaét, c'est pire l'été, surtout qu'en ça tombe dans la première canicule.

Mistral a dit…

Jean-Roger, son frère adultérin.

Gomeux a dit…

D'accord.
Pensait que t'allais me parler de Saturnin.

Gomeux a dit…

PensaiT?
Stie, pas pensé assez.

Mistral a dit…

Woody Allen vient d'appeler: veut une option sur ton titre.

Salvatore Cazetta vient d'appeler: te conseille de pas parler de Saturnin.

Pas sûr, mais je crois que ça a avoir avec le nom que les Hells donnaient aux RM durant la guerre. Les appelaient des canards.

Gomeux a dit…

M'attendais que Renais rapplique, pas Woody!

Mistral a dit…

Il a peut-être changé sa voix, crisse, chu naïf, moi, je relaie les messages, et aussi j'ai comme un tas de problèmes à régler qui n'impliquent pas ta carrière.

Gomeux a dit…

Boh, moi ma carrière est déjà bien déraillée.
Je m'invente des téléphone avec Renais plutôt qu'avec Resnais.
Aussi, mon éditeur s'appelle Luc Moustache, et mon sponsor, Steve Motrin.

Mek a dit…

Je suis suspendu à tes morves ! Pis, pis, pis… T'es tu malade, ou quoi ?! LE PUBLIC A LE LE DROIT DE SAVOIR !!

Mistral a dit…

Steve te sponsorise? Ah l'écoeurant! Il m'avait dit que j'étais la seule!

Mistral a dit…

C'est vrai que t'es pas généreux avec ton public.

Mistral a dit…

C'est quand même eux qui font la queue pour pas acheter nos livres.

piedssurterre a dit…

Quel trésor, ce billet.

La grippe caniculaire, ça développe le talent on dirait !