Hier, un vieux chummy de l'époque de mes années en arts fins a réussi à m'amener
au Belgo.
Le Belgo, pour les ceuzes qui connaissent pas ça, c'est un édifice plein de galeries d'art, sur Ste-Catherine, juste en face de Musique Plus (mais ça, c'est tellement différent, eh).
Ben coudonc, c'était plaisant!
Pas tant les expositions que les discussions avec l'ami en question.
Je m'attendais à être cynique et désabusé, j'étais seulement acidulé, disons.
Ça aidait, parce que l'ami, appelons-le Riccardo, était pas mal dans le même mood, mais en plus articulé.
Extrait:
« C'est quoi ça? »
« Aucune idée »
« Y avait ce genre de bidule technologique à speakers qui bouge en 1987, non? »
« Mouais, mais en 87, le bidule réagissait à la présence des gens »
« Ouais, là le message est clair, le monde, on s'en câlisse »
Il y avait des bons trucs un peu partout et des niaiseries pas mal itou.
C'est un ben ben drôle de monde.
Ça m'est apparu encore plus clairement maintenant que j'ai plus grand-chose à voir avec tout ça.
C'est que ce milieu est trop souvent complètement séparé du monde réel.
C'est trop souvent complaisant, auto suffisant et cryptique à l'extrême.
Et je reste poli.
Première constatation, y a plus moyen de voir une expo de photos sans avoir une tévé qui joue en boucle une performance quelconque.
Les gens de la Régie de la Société du Spectacle vont remporter une autre bataille j'ai l'impression.
Faut voir la fille qui détient une maitrise en photo de Concordia présenter sans gène un vidéo
de sept minutes où elle a les pieds dans l'eau et remonte sa robe au gré des vagues, tsé, pour pas la mouiller.
À un moment donné, elle se retourne et toise le téléspectateur.
C'est là qu'il se sent interpellé, c'est clair.
Voici comment la dame décrit l'oeuvre :
À travers la performance, l’artiste propose des explorations d’une gestuelle qui se
situe entre rituels et quotidiens. Elle accorde une importance particulière à la notion
de durée, par le fait qu’elle demande au regardeur d’assister à une performance
déployée en temps réel, déterminant ainsi sa perception et sa compréhension des
notions d’espace et de temps.
Einstein aussi était fasciné par l'espace et le temps.
'nyway.
Tout ça pour dire que j'ai pas vu grand monde essayer de dévêtir l'empereur.
Sauf peut-être celui-ci, qui tranquillement met en scène des morceaux de quotidien.
L'effet est saisissant, comparé aux autres voltigeurs, l'artiste est groundé sur le réel.
Crisse, me semble que c'est pas trop demander.
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Sur une note plus positive, l'amie de Sudbury, Mariana Lafrance lance son livre :
La Ville Invisible.
C'est aux éditions Prise de Parole, ceux-là mêmes qui publient Patrice Desbiens, L'homme Invisible.
Si y a du monde qui passe par Sudbury ce dimanche 9 novembre, c'est là.
10 commentaires:
Stie d'adéquiste de régionneux! Tu t'arranges pour demeurer en périphérie, branché full planche sur Le Milieu et te foutre de la gueule des artisses de la Nation AVEC NOS TAXES!
Salut.
J'étais ailleurs.
Là j'suis là.
Me suis ennuyée.
hehe.
C'est pas gentil ce que je vais dire là, mais l'art contemporain n'est-ce pas pour beaucoup un gros bidule narcissique plogué sur le respiratwur artificiel de l'État ... ? Ce n'est pourant pas qu'il n'y a rien à exprimer bien au contraire.
Pas gentil, on s'en crisse, mais un mois en retard, c'est ennuyant.
Mist, stie, héhé, si les artisses de la Nation nous font chier, AVEC NOS TAXES, faut faire chier en retour.
C'est un genre de retour sur l'investissement.
Anyway, j'étais déjà en périphérie, même en étant dans le milieu.
L'anonyme, stie, pensais que tu me boudais! Content de te voir!
Dan, stie, tu viens de parler du grand tabou.
Watch toué.
Sont partout.
Partout, mais surtout dans le Plateau.
Ouan, surtout sul Plateau, Dan.
Comme tu voyages en bécyk, tu vas être bon pour un boutte, y penseront pas tout de go que l'attaque puisse venir d'un cycliste.
Et pourtant, on en connait nous, des cyclistes qui se gène pas trop.
Eh.
Oué, on en connaît, pis on s'en est débarrassés que c'en est de la poésie! Pas vu un seul Scotty Mohawk pédaler sur Rachel depuis, oh, au moins un an et quelque. On respire! Le Plateau est plus propre.
J'imagine que j'ai trop l'esprit simple... Je garde toujours en mémoire cette histoire du roi nu et de sa cour, floués par de soit-disants tisserands qui leurs disaient que seuls les imbéciles n'arrivaient pas à voir les magnifiques tissus qu'ils prétendaient leurs présenter.
Comment fait-on pour imaginer qu'on a trop l'esprit simple? Ça m'a l'air compliqué.
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