vendredi 25 septembre 2009

Assez.

Cette culture de la mort a fait une autre victime.

Cette société qui combat la vie avec l'annihilation.

Du plus petit microbe au dernier des Irakiens.

Qui traite la naissance comme une maladie.

Qui dès les premiers jours s'impose sur la vie,
et répand son message, le corps est faible,
nous avons ce qu'il faut pour lui.

Cette doctrine qui entraine les tout petits à tout voir en noir et blanc.
Les bons.
Les méchants.

Le Spectacle fait son œuvre, chacun s'imagine dans la boite à mensonge.
Tous se jugent selon les critères du tout puissant Système.
Le Star Système.
Appendice de cette culture de la mort.

Quand plus tard, l'enfant devenu adulte s'interroge, doute,
on l'ostracise, on lui dit qu'il est faible, qu'il n'est pas normal de douter, tout va bien.

Souvent, on lui donne des pilules et tout va bien.

Sauf que parfois, ça ne va plus bien, avec ou sans pilules.

Si bien que, au Québec, cette semaine seulement, 25 personnes se suicideront.


Je n'ai jamais réussi à terminer aucun de ses livres.
Ses apparitions publiques me tombaient sur les nerfs.

Pourtant.

Nelly Arcan avait un regard singulier.
Elle n'était pas faible.

Les 24 autres personnes qui se suicideront
cette semaine ne sont pas faibles non plus.

Si on répétait ça à longueur de journée dans cette crisse de Tévé d'estie, si on prêchait le respect de la vie, de la différence,
il me semble que ça pourrait aider.


Me suis levé ce matin, lu cette nouvelle.
J'ai cliqué sur un lien, on parlait d'elle.
La personne qui posait les questions savait à propos du suicide.
La personne qui répondait savait à propos du suicide.
Pourtant, pour des raisons que j'imagine d'ordre légal, ils ne le disaient pas.
C'était pathétique.
L'entretien a duré trois minutes et quelques.
Pendant au moins le trois quarts de l'entretien, on parlait du prochain roman à venir.
Tout ça, moins de 12 heures après sa mort.

J'ai tout de suite pensé aux parents, aux amis, au compagnon.
Les proches qui ont à subir cette folie, cette curiosité morbide.
Je leur offre toutes mes condoléances.
Qu'elle aille en paix, finalement.

6 commentaires:

Yvan a dit…

J'espère simplement trouver
autre chose que des rapaces
quand je crèverai.

Merci Gom.

Mek a dit…

Asti, j'aime ça quand tu pognes le mors-aux-dents.

Gomeux a dit…

J'espère aussi, Yvan.
Les astis de rapaces...

J'étais pourtant calme, É, héhé.

McDoodle a dit…

Ce matin, à ma chum, j'aurais aimé pouvoir dire un truc du genre par rapport aux faibles. Puis, Falardeau en me levant. J'ai éclaté en sanglots et je l'ai dit à ma chum. Elle a ri. Hon, pauv' chouette ha ha ha.

J'suis écoeurée de me cacher pour pleurer la saleté. Y'a pu de salon où je peux aller m'asseoir et pleurer sans devoir expliquer.

On devait aller déjeuner. J'ai laissé faire. J'suis trop faible.

Gomeux a dit…

Tant qu'à être faible, j'aimerais l'être comme toi, Doo.
Je serais peut être plus fort.

McDoodle a dit…

Tu m'donnes le goût de me pitcher faire de la photo aux Îles de Bouch. J'ai une heure pour passer le pont et pogner la navette à la croisée de la 20 pis de la 25. Zoooooooooooo!