J'étais ti-cul.
C'est en fait dans mes premiers souvenirs, l'hiver de mes quatre ans et demi.
Ça me reviens pêle-mêle, mes premiers matchs de hockey à l'aréna, la grossesse de ma mère, la fois qu'elle pleurait à cause de la mort de Lennon, et surtout, surtout, ce nom étrange qui revenait partout; Pierre DeBané, le ministre de l'Expansion économique régionale.
À ce nom est associé le souvenir de marches en plein hiver, des marches qui n'avancent pas, mais qui au moins me donne le temps de regarder le train qui n'avance pas non plus, bloqué qu'il est par un voyage de gravelle sur la track.
Les gens voulaient travailler. DeBané avait promis une papeterie, elle est jamais venue, la papeterie.
Elle est allée à Matane, proche du bureau de comté de DeBané (je vais écrire ce nom-là aussi souvent que possible).
Peut-être que mes racines de pas content viennent de là.
La Gaspésie a tout un historique de confrontations avec les gouvernements. C'est une région qui fut longtemps laissée pour contre et carrément bafouée, notamment dans tout ce grand fiasco de Forillon.
À l'hiver 1981, donc, les gens ont manifesté à Amqui, contre les mensonges de DeBané.
Michel Chartrand est venu faire son tour, ça parlait d'Amqui dans les nouvelles.
Les femmes de la région on fait une chose extraordinaire, qui fait rêver aujourd'hui.
Elles ont réussi à faire fermer les commerces, rapailler le monde, principalement les femmes, et elles sont allées encercler le poste de police pour les empêcher de sortir et d'arrêter tout le monde.
L'idée est tellement simple et porteuse d'une vérité trop souvent oubliée, kissé qui paye les policiers?
Nous autres, câlisse.
Si ton boss t'empêche de rentrer travailler, ben, tu y vas pas.
J'ose même pas imaginer la réaction des médias populistes si on réalisait un pareil tour de force en ce moment.
Me semble que ça vaudrait la peine d'être essayé, tant qu'à se faire casser la gueule.
Une loi, ça vaut quoi, si tout le monde décide que ça vaut rien?
Est-ce que le reste de la population va finalement embarquer?
3 commentaires:
Il faudrait un soulèvement populaire. Demain matin.
Je capote. J'en tremble !
Oui.
Faut plus de monde dans la rue, ça presse.
Les manifestations se font morceler, les beus rentre dans le tas et ramassent tout ce qu'ils peuvent.
Ce qui donne les 300 arrestations d'hier.
Ça va mal finir.
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