mercredi 27 février 2013

Comme une odeur de marde

D'habitude, je finis le travail et je m'enfonce directement sous terre pour retourner chez nous.
Aujourd'hui, j'ai décidé de sortir dehors juste un peu pour ensuite retourner sous terre par une autre entrée du métro.
J'avais cru voir par la fenêtre dans le bureau du boss qu'il faisait plutôt doux et c'était tout à fait le cas.
Doux comme un début de printemps, quand ça sent la terre et la marde de chien.
Ça ne sentait pas vraiment la terre, mais il y avait tout à fait un relent de marde dans l'air.
Pas de la merde, pas du caca, de la marde.

La marde médiatique, la marde politique étudiante et gouvernementale et la plus grosse marde de toutes les mardes, la marde étatique toujours représentée par son joujou préféré, la force policière.
L'hélicoptère, les rangs de cochons casqués, les chevaux prêts à charger, les files de camions blancs prêts à embarquer tous ceux qui oseront sortir du rang.
Pareil comme il y a six mois. Pareil comme avant les élections qui devaient tout changer.

À travers ce tableau, moi qui marche en me démardant comme je peux avec mes pensées contradictoires.
Moi toujours sur le bord de blâmer les étudiants de CÉGEP tout le temps en grève. Moi qui embarque dans le mécanisme du Spectacle et qui blâme sans réfléchir celui qui prend la rue. 
C'est bien ce qu'il y a de plus fâchant. Même en n'écoutant plus les nouvelles, en ne lisant que les manchettes sur l'internet, ils ont réussi à m'embourber dans le confort de l'indifférence, et ça me choque que les étudiants nous brassent la cage pour nous sortir de la marde. Vraiment, je le mérite mon cubicule rose.

L'Humanité est dans un char qui cale inexorablement dans un bassin de purin. Ça s'enfonce, l'air se raréfie, mais l'Humanité n'aime pas les nouvelles, faqu'elle change de poste et se regarde dans le miroir encore un peu, au cas.

J'ai continué de marcher, en regardant tout ça, le motton dans la gorge;  l'hélico stationnaire, les chevaux, les micros, les jeunes, les vieux. Une scène d'une pièce qui ne fait que commencer, il y aura plusieurs actes aux fils des ans...
J'ai poussé la porte du métro en jetant un coup d'oeil au beu qui gardait l'entrée. J'espère que mes enfants verront la fin de la pièce, et que cette fin soit heureuse... 
J'ai lâché la porte, me suis dirigé vers les entrailles et j'ai pesé sur play, essayant de me rassurer en me disant que tout n'est que poussière anyway...


2 commentaires:

Le plumitif a dit…

ouain, j'ai senti ça aussi... (et merci pour la toune que je connaissais pas et qui fesse juste à la bonne place)

Gomeux a dit…

Ah ça c'est ce qui me fait le plus plaisir de ces échanges bloguesques, faire découvrir des musiciens et/ou des morceaux que j'adore.
Merci d'être là, Plum